Qui veut la fin, veut les moyens

S'il n'est pire ignorance que l'ignorance qui s'ignore, nous rendant dépendants d'une apparence de vérité, le vraisemblable, vouloir la vérité signifierait alors vouloir s'affranchir de cette servitude. Prendre conscience de sa propre ignorance constituerait, ainsi, la révolution intellectuelle permanente permettant de ne jamais cesser d'être en chemin.

Pour autant, vouloir, c'est appliquer sa raison à poursuivre une fin, dans une démarche réfléchie qui délibère quant aux moyens à mettre en œuvre pour y parvenir.

De ce fait, "vouloir la vérité", c'est "vouloir les moyens de la vérité", et dès lors se pose la question de savoir si nous en avons à notre disposition qui, une fois en chemin, nous permettraient d'atteindre notre but : sont-ils assez assurés pour nous garantir de ne jamais confondre la vérité avec ce qui se donne l'apparence de vérité ? Peut-on s'assurer de ne jamais confondre le vrai et le vraisemblable ? Ces moyens sont-ils en toutes circonstances toujours identiques, constituant de la sorte une méthode infaillible ?